Les courses de l'âne...
« Tu viens avec moi, chercher le pain et le journal ? »
Sandra sourit et lâche un oui.
« Bonjour madame ! Une baguette et deux croissants nature ! … Tu veux quelque chose ? »
« Une meringue »
« C’est pas trop gros ? »
« Non »
« Et une meringue ! »
« 3 euros 35 »
« Vous avez changé de coiffure ! Vous êtes plus blonde que la semaine dernière. »
La vendeuse rougit, se tortille, se justifie.
« Mon compagnon m’a demandé de faire quelque chose de nouveau… »
« Ca vous va très bien, vous êtes superbe ! »
Re- rouge aux joues, re-tortillage, œil humide, re-justification…
« C’est juste de la coquetterie féminine… »
Nous sortons, Sandra tire sur ma veste
« Pourquoi elle est toute rouge la grosse dame ? »
« Elle était émue ! »
« C’est quoi la coquetterie féminine ? »
« Un truc que tu n’as pas tout à fait encore… »
« Pourquoi tu dis ça tonton ? »
« Taga ! »
« Pourquoi tu dis ça Taga ? »
« Parce que tout à l’heure tu m’as demandé de te faire des couettes, j’ai essayé de te les faire, tu t’es regardé dans le miroir, tu as fait une grimace, je t’ai dit que c’était fashion une couette épaisse et haute d’un coté et maigrichonne et basse de l’autre, tu m’as demandé ce que ça voulait dire « fashion », je t’ai répondu de façon vaseuse, tu as haussé les épaules et nous sommes sorti ! »
Regard interrogateur et plein de réflexion de Sandra, nous rentrons à la maison.
« Tata ! La boulangère elle est amoureuse de tonton ! »
« Je comprends pourquoi il y a toujours trois croissants alors que je n’en veux que deux… mais pourquoi tu me dis ça Sandra ? »
« Ben, tonton, il lui parle à la dame, elle devient toute rouge et elle lui sort toutes ses coquetteries féminines… »